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Le Danpalon®
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En 2005, la réfection de la salle des États du Louvre, plus communément appelée « salle de La Joconde » était finalisée. Cette rénovation a mobilisé un extraordinaire savoir-faire en matière d’éclairage naturel et artificiel. C’est l’expert Marc Fontoynont qui a mis en œuvre ce dispositif complexe, intégrant du Danpalon® à la verrière du 19e siècle surplombant la pièce.
À quel moment votre parcours d’ingénieur a-t-il rencontré le sujet de la lumière et de l’éclairage
J’abordais déjà les sujets de recherche sur la lumière dans les années 80 aux USA, au travers des questions liées aux économies d’énergie. Dix ans plus tard, la question de l’éclairage naturel est arrivée en force. Il s’agissait alors d’intégrer cette donnée au bâtiment, tout en compensant ces externalités négatives, notamment en matière de surchauffe. C’est dans les années 90 que je suis intervenu en qualité d’AMO (Assistant à la Maîtrise d'Ouvrage) sur un projet de muséographie à Grenoble. Mon expertise sur la lumière y a été reconnue.
En quoi la muséographie est-elle une discipline sensible à la lumière
L’éclairage des pièces de musée est une affaire complexe, centrale. Les besoins varient en fonction de chaque œuvre et de chaque discipline. De nombreux musées sont pensés comme des cathédrales. La lumière naturelle pénètre surtout pour le confort des visiteurs. Il faut donc trouver l’équation idéale entre des sources de lumière artificielle et naturelle, quelle que soit la météo. C’est une véritable ingénierie. Une toile de maître se décolore sous l'effet de la lumière et des U.V, et se craquèle sous l'effet de la chaleur. Par exemple, une peinture à l’huile supportera davantage d’éclairement (lux) qu’une aquarelle.
En 2001, vous êtes intervenu au Louvre, avec l’architecte Lorenzo Piqueras sur la rénovation de la salle des États, communément appelé e la « salle de L a Joconde » . En quoi cette rénovation nécessitait l’expertise d’un professionnel de la lumière ?
L’architecte Lorenzo Piqueras m’a demandé de m’associer à ce projet car cette rénovation visait à recréer un dispositif lumineux unitaire de la pièce, en partant d’un état des lieux initial intégrant une verrière de 300 m² datant du 19e . Cette verrière étant elle-même surplombée d’une toiture à double pan vitré qui fait pénétrer la lumière naturelle dans la pièce. C’était un projet phare du Louvre, un projet éminemment sensible puisque la pièce abrite le portrait de Mona-Lisa, qu’il fallait également éclairer. Lors de la précédente rénovation du lieu, il avait été installé un éclairage électrique entre la toiture vitrée et la verrière. Sauf que depuis, celle-ci s’était encrassée et ne permettait plus une diffusion harmonieuse de la lumière.
Comment êtes-vous intervenu pour apporter une unité d’éclairage à la pièce et à la pièce ma î tresse, L a Joconde ?
Au niveau de l’éclairage émanant de la verrière, j’ai imaginé une solution faisant entrer une lumière naturelle douce, modulée par de la lumière artificielle. Pour gérer l’afflux de lumière naturelle en provenance du toit, j’ai fait installer une solution courbe en Danpalon® qui vient se positionner au dessus à 50 cm de la verrière.
Ce dispositif est complété par l’installation, au dessus du Danpalon® , de rampes fluorescentes et de canons de lumière, inclinés à 30° à l’horizontal. Le niveau d’éclairement artificiel émis par ce dispositif varie en fonction des données enregistrées par des sondes situées au- dessus du tableau de La Joconde , qui mesurent en continu le niveau de lumière émanant de la verrière.
On estime que le tableau doit toujours être éclairé à univeau compris entre 150 et 200 lux. Si le temps se couvre et que l’éclairement naturel diminue, l’éclairage artificiel prend le relais. Quant au tableau en lui-même, il est éclairé par une lampe d'appoint composée de 34 Leds aux intensités différentes venant compenser les reflets causés par le verre feuilleté qui protège l’œuvre. C’est un travail d’orfèvre.
En quoi le Danpalon® participe-t-il au fonctionnement de ce dispositif ?
C’est la combinaison entre la verrière et ces panneaux de polycarbonate qui permet une diffusion contrôlée de la lumière et des couleurs. Le Danpalon® revêt de nombreux intérêts. Il participe à une diffusion parfaite de la lumière naturelle et artificielle grâce son coloris blanc laiteux. De plus, il réduit les risques de salissure de la verrière, sert de filtre UV et enfin sa courbure participe à diffuser la lumière de manière plus uniforme, notamment sur les murs. Je dis souvent que le polycarbonate est le meilleur « diffuseur de lumière sans menuiseries », contrairement au verre qui lui, n’est pas autoporteur. Ce dispositif permet un rendu de couleurs très proche de celui observé à la lumière du jour. Les ombres portées, brillances ou reflets ont été, dans la mesure du possible, éliminés.
En tant qu’expert de la lumière, vous avez piloté l’élaboration de la norme EN 17037, aujourd’hui en vigueur. Pouvez-vous nous en expliquer les effets sur le bâtiment ?
Cette norme est unique en son genre car elle prend en compte les besoins humains en matière d’éclairage naturel dans les bâtiments, sans tenir compte de l’usage du bâti. La base de cette norme c’est de considérer que l’être humain a besoin d’au moins 300 lux de lumière naturelle, et ce durant 50% des heures de jour et sur au moins 50% de la surface utile (ou 90% si la lumière est zénithale). Désormais, les industriels retravaillent leur fiche technique pour intégrer les avancées de cette norme. Everlite a évidemment une carte à jouer avec cette norme, en particulier pour ces solutions de grande portée et adaptables en toiture (halls, usines, salle de sports...
Pour en revenir au polycarbonate, pouvez-vous nous citer quelques- unes des propriétés que vous affectionnez ?
Pour moi, le polycarbonate est un outil de puissance de la lumière du jour. C’est un extraordinaire diffuseur de lumière, le tout sans avoir recours à la menuiserie. Grâce à lui, on peut obtenir d’immenses surfaces translucides, sans raccord, ce qui est impossible à avoir avec du vitrage. Les propriétés techniques du matériau permettent de créer une barrière thermique contre le froid et le rayonnement solaire, ce qui représente des économies d’énergie, aussi bien sur le chauffage qu’en climatisation.
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